Masculinités, sexualités, et santé : une analyse syndémique de la situation des HSH cisgenres et transgenres en Belgique francophone (Thèse)

Numéro d’identification
CMGT-0004
Site web de référence
Date de début
1 janvier 2019
Date de fin
31 mars 2024
Descriptif

Les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) représentent une population touchée par d’importantes inégalités en termes de santé physique et mentale. Ces disparités s’inscrivent dans un contexte de surexposition à la violence et à la discrimination. Malheureusement, la recherche médicale européenne ne prête pas une attention suffisante à l’état de santé global des HSH et il existe un manque notable de données dans le contexte belge. Cet état de fait est encore d’autant plus exacerbé pour les hommes transgenres ayant des partenaires masculins, ces derniers étant largement ignorés par la recherche scientifique et par les institutions de santé.

Cette thèse vise donc à pallier ce manque de connaissances sur la santé des HSH en Belgique francophone, qu’ils soient cisgenres ou transgenres. Pour ce faire, elle s’appuie sur le concept de syndémie, hérité de l’anthropologie médicale, afin d’étudier l’émergence, le maintien, et l’interaction des inégalités de santé tout au long de la vie des individus. L’analyse des disparités de santé se déroule donc à deux niveaux complémentaires : leur genèse et leurs synergies. Plus précisément, du point de vue de la syndémogenèse, cette thèse cherche à analyser l’impact de l’orientation sexuelle, de la mobilité de genre, et des pressions normatives sur la construction, le devenir, et la santé des hommes issus d’une minorité sexuelle.  Sur le plan de la synergie, elle tente de déterminer les plateformes d’interaction entre conditions sociales, santé mentale, et santé physique au sein de chacune de ces dimensions, ainsi que de manière transversale, entre les différentes dimensions. En pratique, et à titre d’exemples, cela signifie que cette dissertation s’intéresse tout autant aux questions d’interaction entre mobilité de genre et sexualité, qu’à celles entre homophobie et dépression, ou entre trouble anxieux et acquisition d’infections sexuellement transmissibles.

À travers ce travail, nous espérons donc développer le champ de la recherche sur la santé des minorités sexuelles et de genre en Belgique et apporter des réponses utiles à un enjeu de santé publique important. Plus largement, nous souhaitons rappeler, 175 ans après Rudolf Virchow, que la médecine est une science sociale, et favoriser ainsi l’interdisciplinarité et la transversalité des savoirs dans le milieu académique.

Coordinateur principal
ULiège
Institutions participantes
Thèse, ULiège
Personne de contact pour ce projet
Maxence
Ouafik
Commentaire additionnel