Le CMG accueille sa nouvelle équipe

14.10.2022

La Dr Anne Gillet a pris la place de Christophe Barbut et est devenue présidente du Collège de Médecine Générale depuis le mois d’octobre.

Le nouveau bureau du Collège de Médecine Générale est opérationnel depuis début octobre. La Dr Anne Gillet (GBO) a rejoint l’aventure du CMG en prenant directement place dans le fauteuil de la présidence. Elle est entourée du Dr Christophe Barbut (FAMGB) qui lui laisse sa place mais qui restera actif dans l’ASBL en tant que trésorier et au sein de plusieurs groupes de travail. Le Dr Didier Giet (ULiège), fait également toujours partie du bureau en prenant la place de vice-président. Une manière d’assurer la continuité des projets débutés après le Covid.

Les administrateurs peuvent aussi compter sur le soutien des permanents de l’ASBL qui sont parvenus à trouver leur autonomie et à définir leurs nouveaux axes de travail après la crise Covid. L’équipe est composée de Denis Lambert, délégué à la gestion journalière, du Dr Isabelle Dagneaux, coordinatrice scientifique et de Hélène Ghilain, chargée de communication.

Deux années marquées par le Covid

Le Dr Barbut laisse derrière lui une équipe bien rodée qui s’est structurée autour de la crise Covid et a réussi à opérer un tournant et se saisir de plusieurs grands défis de la médecine générale. « Nous avons dû inventer rapidement un CMG « de bataille » pour répondre aux besoins des médecins généralistes pendant la crise Covid. Il a fallu recruter, se structurer, mettre l’accent sur la communication au vu du déficit d’information et de concertation de nos édiles. Nous nous sommes aussi entourés d’un appui scientifique pérenne en la personne d’Isabelle, notre référence scientifique qui apportait une vision différente grâce à sa formation en philosophie », raconte Christophe Barbut.

Le testing, les traitements Covid, la place des corticoïdes, la vaccination, etc, sont les sujets qui ont occupé une bonne partie de son mandat de président. En parallèle de cela, l’équipe a réfléchi et structuré un pôle scientifique et universitaire de la médecine générale, la CASU. Cénacle où la SSMG et les universités peuvent échanger, partager des informations, mettre les recherches en avant, créer des liens et des partenariats. Le tout, en alimentant la profession et ses différentes représentations avec des informations claires et scientifiquement étayées.

Le second souffle

Après la crise, le CMG a su trouver son second souffle en créant plusieurs groupes pour réfléchir à des axes de travail fondamentaux de la médecine générale. L’un d’eux prépare les rencontres de la commission de planification pour défendre notre demande d’atteindre 50% de médecins généralistes parmi les diplômés. Le GT « Télémédecine » est devenu nécessaire pour suivre les évolutions qui se sont installées pendant la crise Covid (téléconsultations, notamment). Le GT « Avenir de la MG », qui s’est installé pour apporter une réflexion sur notre futur, a considérablement accéléré son rythme afin de répondre à la proposition du New Deal du ministre Vandenbroucke. Tous ces groupes et ces rencontres sont orchestrés par le délégué à la gestion journalière.

« Nous avons créé des axes de travail et de réflexions à travers les GT du CMG. Le niveau de qualité de la médecine générale est l’une des choses qui a sous-tendu toutes ces réflexions. La MG est en train de se transformer. Il est nécessaire de proposer une première ligne efficace en terme d’offre de soins de santé pour répondre aux besoins de la population. Cette place, nous sommes en train de la prendre mais il est indispensable que le niveau qualitatif continue d’augmenter, même si c’est déjà le cas (par la formation, la réforme de l’accréditation, la formation continue, etc) », explique le Dr Barbut.

D’après lui, l’un des prochains défis de la MG sera de s’adapter à la profession qui est en train de changer dans une société, elle-même en pleine évolution. La féminisation de la profession, les aspirations professionnelles dans la famille, les impératifs différents des plus jeunes et l’importance accordée à la qualité de vie personnelle (VS professionnelle), sont autant de facteurs qui devront être représentés dans la médecine générale de demain.

Son expérience du CMG

Pour l’ancien président, son expérience fut « un enrichissement extraordinaire. J’ai appris à mieux connaître les arcanes de la médecine générale en terme institutionnel. À titre personnel, j’ai beaucoup aimé faire ça. Dans mon passé de médecin sans frontières et aux urgences, je devais déjà faire face à toute cette adrénaline. Agglomérer des énergies, des forces existantes, des nouveaux processus. J’ai adoré participer à adapter ce CMG à la situation. Et je suis content d’avoir pu monter quelque chose qui roule sans moi. »

En quelques mots, comme en cent, « nous avons construit un squelette solide, accroché quelques muscles puissants pendant la crise Covid et il faudra continuer à entretenir ce bel outil pour le mettre au service de la médecine générale ». 

Bienvenue à la Dr Anne Gillet

Médecin généraliste à Schaerbeek, la Dr Anne Gillet est ancienne vice-présidente et présidente du GBO (Groupement Belge des Omnipraticiens) et elle se réjouit de rejoindre l’équipe du CMG. « L’idée de la création d’une coupole des organisations de médecins généralistes permettait de solidariser les forces de représentation et de les enrichir par la réflexion de chacun. Le CMG a dépassé l’idée qu’on en avait. Il s’agit d’une très chouette organisation que j’apprécie beaucoup pour son dynamisme et sa créativité et je souhaite valoriser ce travail effectué depuis la création du CMG », explique la nouvelle présidente.

Elle rejoint la pensée de son prédécesseur en mettant un point d’honneur à pouvoir entendre les désidératas des jeunes afin d’implémenter leur vision du métier. Le Collège est riche car « les jeunes peuvent être interpellés par l’expérience des personnes qui sont là depuis longtemps, mais nous pouvons également être attentifs à leur demande de qualité de vie, par exemple, qui n’est pas du tout garantie pour le moment ». Elle les invite vraiment à enrichir ces réflexions car ils représentent l’avenir de leur métier.

Dans ses cartons pour l’année à venir, certes, quelques questions qui fâchent, comme la répartition des forces vives de la MG sur le territoire francophone (sans parler de contraintes). « On ne va pouvoir l’aborder que par le Collège. Le fait d’être tous ensemble fait qu’on minimise les biais « . Mais surtout des grandes ambitions, comme des « états généraux » ou des « assises » (la dénomination dépendra du projet que l’on y mettra). Elle imagine un projet qui donnera du souffle au Collège et une visibilité plus importante, un moment de réflexion où on donnera la parole à des personnes qui peuvent représenter le métier dans toutes ses facettes. Et pourquoi pas, un mémorandum qui puisse être développé pour les prochaines élections. Une manière de « donner de la puissance à la médecine générale, si tout le Collège présente ses exigences ».

Elle met en avant un Collège qui tente « d’entendre les diversités de points de vue en son sein. C’est un très beau défi, d’arriver à trouver le dénominateur commun dans toute la diversité du Collège, bien que je trouve que l’on a de plus en plus de concordances. » Une solidarité qui, elle l’espère, donnera plus de force vis-à-vis des politiques et de toutes les autres instances.

Voilà le Collège reparti pour un an pour entamer ce tournant de « l’après-Covid ». Et toujours, être au plus près des préoccupations des médecins généralistes.