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Le taux de vaccination stagne, les jeunes l’acceptent difficilement et pour ceux qui ont déjà eu leurs deux doses, les mesures ne s’assouplissent pas suffisamment. Pourquoi ? On essaye de faire le point.
Chez nos patients, les questions émergent désormais, surtout dans les régions les mieux vaccinées : « Pourquoi se faire vacciner si on doit encore se faire tester ? », « Je suis vacciné et je ne peux toujours pas voyager normalement » ou encore « Malgré mon vaccin, on nous empêche encore de reprendre une vie normale ». Et ces questions sont légitimes. Le tout est de prendre le temps de les écouter et d’expliquer pourquoi certaines choses ont changé tandis que d’autres tardent à arriver. Il faut voir la vaccination comme une partie d’un tout permettant de lutter contre le virus et en l’absence de traitement curatif simple et efficace, celle-ci reste indispensable. On pourrait faire l’analogie avec la superposition de tranches de gruyère : chaque tranche présente des trous, mais leur ensemble forme une barrière suffisante.
Chez nous, à peine 71,2% de la population belge était complètement vaccinée au 06 septembre 2021 (voir tableau ci-dessous), selon les derniers chiffres de Sciensano. Au niveau national, le défi lancé l’année passée d’atteindre 70% (revu à 78% avec le variant Alpha et non-communiqué avec le Delta) de la population vaccinée vient donc péniblement d’être atteint mais la « vie d’avant » semble toujours se faire attendre et la patience s’épuise. Alors pourquoi ?
Lorsqu’on regarde les chiffres, le constat est sans appel : la vaccination des jeunes suit la courbe de la vaccination des adultes. Et si la Flandre explose les records, la Région bruxelloise donne tout ce qu’elle peut pour toucher les nombreux réticents. Mais ce n’est pas suffisant. Le virus ne s’arrête pas aux frontières régionales et tant que la vaccination n’aura pas atteint un taux significatif dans l’ensemble de la population, on ne pourra pas prétendre à une société qui vivra avec ce nouveau virus. À ce stade de la campagne vaccinale, relâcher toutes les restrictions et laisser le virus circuler serait un danger trop important pour notre système de santé. On le voit d’ailleurs dans les hôpitaux bruxellois qui, épuisés mais pas remplis, transfèrent déjà leurs patients vers d’autres régions.
De plus, ce palier des 70% de vaccinés ne peut plus faire loi aujourd’hui : ce n’est plus suffisant pour lutter contre le variant Delta, largement dominant en Belgique, calculé comme étant 40% à 60% plus contagieux que son homologue Alpha et 100% par rapport au virus de la première vague.
On se répète, mais pour espérer maîtriser le virus, il faut à tout prix limiter sa circulation. Pour ce faire, nous avons plusieurs armes en mains, dont la vaccination, mais il ne faut pas oublier également le respect des mesures barrières et l’importance d’un bon tracing. Et quand bien même la Belgique atteindrait un taux acceptable dans le futur, nous serons toujours tributaires de l’avancement de la vaccination dans les autres pays européens.
Malgré tout, il est bon de rappeler que l’avancement de la vaccination dans notre pays apporte plusieurs changements.
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