Covid-19 : Et les jeunes, dans tout ça ?

23.09.2021

Aujourd’hui, en Belgique, toutes les personnes de 12 et plus peuvent se faire vacciner. Pour les jeunes, cela pose la question de l’intérêt qu’ils en retirent, que la société en retire et de la balance bénéfices-risques à laquelle ils s’exposent.

Au début de l’été, le Conseil Supérieur de la Santé a remis ses conclusions et recommandations (disponibles ici) à propos de la vaccination contre la Covid-19 des jeunes à partir de 12 ans. Si les études sur lesquelles il se base offrent des données (partielles) de sécurité et d’efficacité rassurantes pour les enfants à partir de 12 ans, la survenue de quelques myocardites et péricardites pour les vaccins ARNm est un élément important à prendre en compte. Cela nécessite, en effet, un suivi systématique et rigoureux. Nous nous penchons ici sur plusieurs arguments à prendre en compte lorsqu’il s’agit de la vaccination des 12-15 ans, afin de pouvoir informer au mieux vos patients et soutenir les parents qui feraient le choix de vacciner leur enfant.

La balance bénéfice-risque

La balance bénéfice-risque pour les ados en général, bien que penchant en faveur de la vaccination, l’est de manière moins franche que pour les groupes plus âgés. C’est pourquoi, il importe de peser les éléments avec les jeunes et leurs parents et de veiller à bien les informer. Dans le cas de la vaccination des 12-15 ans, la balance bénéfice-risque est plus nettement positive dans les cas suivants :

  • Si le jeune présente des comorbidités.
  • Pour une vaccination « cocoon », c’est-à-dire si une personne à risque vit sous le même toit.

Ce qui joue en faveur de leur vaccination :

  • Les ados sont vecteurs de la contagion, on l’a vu à la rentrée scolaire 2020 : c’est comme ça que le virus rentre dans les familles qui sont le lieu le plus fréquent de contamination.
  • Nous avons affaire à des variants de plus en plus contagieux et les ados ont de nombreux contacts sociaux. Les jeunes adultes ne font que très rarement de Covid sévère mais sont concernés par la Covid longue durée et le MIS-C (maladie sévère avec inflammation et défaillance d’organes, 1/3 000, séjour USI pour 84 enfants en Belgique, mortalité 1 à 2%).

À mettre en balance avec :

  • Le bénéfice de la vaccination pour les ados est limité, tout comme le bénéfice de leur vaccination sur la pression hospitalière : les complications Covid sont rares chez les enfants.
  • Les effets secondaires post- vaccination légers ou modérés sont plus fréquents (jusqu’à 90%) : douleur locale, fièvre, fatigue, etc.
  • Le nombre d’ados inclus dans des études actuellement est limité. Cela ne permet pas de repérer et évaluer les effets secondaires graves.

À noter que notre rôle de pharmacovigilance est crucial. En effet, on a relevé des problèmes de myocardite et de péricardite après la 2ème dose ARNm, très rares, et pour la plupart du temps, à bon pronostic (1/100 000 hommes de moins de 30 ans d’après les données de la FDA (USA)). La Covid-19 peut aussi donner des problèmes cardiaques (uniquement cardiaques ou via la MISC), tous rares et dont nous n’arrivons pas actuellement à comparer de façon précise l’incidence relative (par rapport aux effets secondaires de la vaccination).